Nightwalker, les sources

Quelque chose d'humide coulait le long de sa joue, c'est sûrement ce qui le réveilla ou du moins qu'il le força à ouvrir les yeux parce qu'il n'en avait vraiment pas envie. Le froid provenant du sol tapait contre son corps au même rythme que le marteau qui lui pilonnait le crâne.
Qu'est ce qu'il se passait?
Sa main passa sur sa joue pour voir quel était le liquide... Il ne voyait rien... Normal c'était simplement de l'eau. L'homme venait de se rendre compte qu'il pleuvait à torrent et il se demandait même comment il avait réussi à sentir une simple goûte sur son visage alors qu'il était déjà trempé.

Après quelques minutes dans le brouillard, il finit par se mettre à genoux, inspectant autour de lui, fixant son corps qui lui paraissait étranger. En y regardant de plus près, il n'y avait pas que celui-ci qui lui paraissait étranger mais son esprit aussi, lui même...
Il regarda autour de lui, cherchant un indice de son identité, du lieu, ou même quelqu'un qui pourrait l'aider mais rien... Une vallée qui donnait l'impression qu'elle ne se finirait jamais, un torrent qui rugissait sous l'orage et ce sang sur la roche à coté de lui. Ce sang? Par instinct il toucha son crane mais rien, ce n'était pas le sien. Pas le temps pour faire des recherches approfondies sur le sujet, il commençait à trembler de froid.
Se relevant, il ramassa l'épée à coté de lui, objet qu'il n'avait pas remarqué jusqu'alors comme si sa présence à ses cotés était naturelle.

Les heures passaient pendant qu'il avançait dans la nuit sans qu'il réussisse à trouver quoi que ce soit mais pas qui que ce soit...

Deux personnes arrivaient en face de lui, sur le même chemin, la main de l'amnésique se posa sur la garde son épée. Un réflexe? Ne lui restait-il plus que ca de sa vie, de simples intuitions ou réflexes?
Ces hommes étaient différents de lui, la couleur de peau, le regard. L'homme en avait les poils qui se hérissaient.

Azp...

Pas le temps de finir sa phrase qu'un des deux se jetait déjà sur lui, dagues à la main. Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, il laissa faire son corps qui jouait de lui même contre les attaques de son adversaire. L'autre derrière souriait... Comment oublier un sourire comme celui-la, on aurait dit qu'il regardait un spectacle dont il connaissait déjà la chute.
D'ailleurs ce ne fut sûrement pas celle qu'il espérait vu la pâleur qui envahit son visage au moment où l'épée traversa la tête de l'étranger. Poussant le poids mort qui se trouvait au-dessus de lui, celui qui avait gagné ce premier combat, se leva, l'envie de tuer dans le regard.
Crack, c'était le bruit de la flèche qui cogna contre sa clavicule. La rage qui l'habitait à ce moment l'empêchait de ressentir n'importe quelles douleurs et même... d'avoir une quelconque conscience.

La suite se passa à nouveau dans le sang et cette fois ce n'était plus la pluie qui recouvrait l'homme mais ce liquide vital. Épuisé par cette nuit, il alla s'asseoir contre un arbre au bord du chemin, la pointe de l'épée enfoncée dans le sol, sa tête finit par tomber contre le métal et y prendre appuis pour un moment de repos qui se transforma rapidement en sommeil.






« ICI! ILS SONT ICI!!! »

L'amnésique grogna un peu en entendant cette voix percer ses tympans et encore plus quand la lumière vint s'introduire dans ses yeux.

« Bordel... »
« IL EST EN VIE! »

Et bam! Le marteau qui lui avait tenu compagnie la nuit dernière refaisait son apparition. Le guerrier voulu se lever mais il tituba pour retomber finalement. Quelque chose le lançait dans tout le corps.

« Qui es-tu étranger? »
« En quoi ca te regarde?! »

Son interlocuteur sourit puis finit par rire avec ses camarades qui l'avaient rejoint.

« Généralement les tueurs d'ely n'ont pas la pudeur de cacher leur nom, bien au contraire, ils aiment qu'on parle d'eux! »

Il resta silencieux devant ce discours totalement incompréhensible. Voyant cela le paysan reprit.

« Si ce n'est pas toi qui a tué ces Daevas alors que fait cette flèche dans ton épaule? »

Hein? Il baissa la tête et en vu l'empennage. Aucun doute c'était bien cette flèche là qui le faisait souffrir et qui l'empêchait de se lever.
Maintenant qu'il faisait jour, il regarda les cadavres étendus sur le sol plus loin, on ne pouvait pas manquer la différence physique qui les marqué.
Le mot revint enfin: élyséens.

« Allez prenez ce nightwalker et rentrons, des fois que d'autres de ces enfoirés soient dans le coin... »

Drôle de façon de le désigner mais il ne s'en souciait guère, la douleur et la fatigue occupaient maintenant son esprit qui ne tarderait pas à ne plus supporter le jumelage des deux...




...To be continued...